Cycle de vie des agrégats recyclés : comment se passe la démolition ?

La démolition pour le recyclage des déchets de construction

En Wallonie, la production de déchets inertes de démolition est de l’ordre de 7 millions de tonnes par an (Plan Wallon Déchets – Ressource, 2018), ce qui représente à peu près 2 tonnes de déchets par habitant par an ! Afin de pouvoir recycler ces déchets, il est important d’agir à la source, c’est-à-dire, dès la déconstruction des bâtiments.

La première étape consiste à dresser l’inventaire des différents flux de déchets à éliminer séparément. L’inventaire consiste à lister l’ensemble des déchets libérés lors de la démolition ainsi que leur quantité. A l’heure actuelle, la réalisation d’un inventaire n’est pas une obligation légale, mais il n’en reste pas moins un outil essentiel qui permet de mieux planifier la gestion des déchets : nombres de conteneurs, filières de traitement, distance à parcourir pour l’évacuation, …

L’inventaire permet d’identifier différents flux :

• Les déchets inertes : béton, briques et tuiles, céramique et carrelage, asphaltes non goudronnés. Aujourd’hui, ces déchets ne peuvent plus être mis en décharge et doivent être valorisés. Une partie pourra être réemployée et le reste sera recyclé sous forme de granulats. Les granulats recyclés ont de multiples applications : terrassements, fondations, sous-fondations et nouveaux bétons.
• Les déchets non inertes non dangereux: bois métaux, verre, isolants, plastiques, plâtre, papier, textiles. Ces matériaux peuvent également être recyclés s’ils sont correctement triés. Leur tri est malheureusement souvent limité aux matériaux à haute valeur comme les métaux.

• Les déchets dangereux : amiante, goudron, métaux lourds, etc. Ils nécessitent une décontamination du bâtiment avant démolition et ils sont éliminés séparément et stockés dans des conditions spécifiques.

Vient ensuite la démolition à proprement parler. Il existe différentes méthodes de démolition qui sont choisies en fonction de l’emplacement, de l’environnement (urbain ou rural), du volume et de la composition du bâtiment à démolir :

• Démolition manuelle : l’édifice est abattu en commençant par ses parties hautes. La démolition se fait au fur et à mesure, du haut vers le bas. Cette méthode est utilisée lorsque l’objet est de diminuer la hauteur de l’édifice sans démolir les fondations, ou si l’on cherche à faire une restauration partielle plutôt qu’une reconstruction
• Démolition mécanique : elle se fait à l’aide d’une pelle mécanique hydraulique et est idéale pour démolir des murs porteurs en béton. Le godet joue le rôle de démolisseur mais peut également charger la benne avec les déchets produits.
• La démolition à l’explosif : elle est peu pratiquée et demande un savoir-faire spécifique.

Une fois le bâtiment démoli, il est nécessaire de trier les différents flux identifiés lors de l’inventaire. Le tri peut être manuel ou via des lignes de tri.

Après le tri, les déchets sont évacués vers des centres de recyclages où ils sont traités et commercialisés comme ressources secondaires.